A propos

Les portraits fabulés d’une artiste nomade

L’artiste Cécile Raynal convoque depuis de longues années les figures tant animales qu’humaines et fait du déplacement en résidence un des fondements de sa pratique. Aborder la sculpture de Cécile Raynal, c’est pénétrer le sens d’une démarche artistique dans laquelle l’art et la vie sont difficilement dissociables. Originaire de l’Aude, installée depuis une vingtaine d’années en Normandie, elle déplace son atelier dans des espaces clos, fermés, interdits ou évités : prison, maison de retraite, hôpital, couvent, cargo au long cours, réserves d’un musée, maternité… Elle invite celles et ceux qui y séjournent ou y vivent à se poser le temps d’une sculpture. Elle leur propose cette expérience d’un regard long, le partage d’un temps étiré, hors du temps quotidien ; dans ces lieux elle installe un atelier éphémère, dans lequel elle modèle les portraits, un atelier où s’installent les rencontres avec celles et ceux, qu’habituellement, on ne rencontre pas. Elle y modèle ses portraits. A partir de ces figures, son geste se prolonge par associations et assemblages pour constituer des installations à caractère narratif. Elle rend alors conte.

A partir de ces rencontres Cécile Raynal fabule, introduisant des figures animales

Peu à peu, au cours des années, entre les espaces traversés et l’atelier de l’artiste, l’animal a pris place comme figure omniprésente, réparatrice, à tout le moins consolatrice. Toutes sortes de figures archétypales, transmises à nos imaginaires dans notre société par les mythes, les contes et certains ouvrages fondateurs, sont apparues dans les sculptures, pour constituer un bestiaire d’oiseaux, de loups, d’ânes, de renards, de chèvres, de lièvres, de chats, de monstres et de chimères.